mardi 29 décembre 2015

Corse : Les châtaigniers en danger !

           Lors de leur séjour en Corse, mes prétendants n'ont pas eu l'occasion d'aller visiter une exploitation de châtaigne mais ils en ont beaucoup entendu parler puisque c'est une production relativement importante pour l'économie et le paysage Corse. 

           Espèce indigène à la Corse, le châtaignier est comme le chêne, le pin lariciu et l'olivier, un élément essentiel du paysage végétal insulaire. Surnommé "l'arbre à pain" par sa place prépondérante dans l'alimentation locale. 


           Naturellement présent dans le milieu, il a été exploité pour la consommation courante sous forme de nombreux produits. Aujourd'hui fortement endommagées par les maladies et la déprise rurale, la châtaigneraie connaît un renouveau. La châtaigneraie a donc une valeur importante aux yeux du peuple corse.

            Vers la fin du 16eme siècle, Gênes va inciter les corses à planter cinq espèces d'arbres fruitiers : châtaignier, figuier, mûrier, olivier et vigne. Jusqu'à la fin du 19ème siècle, on a pu parler en Corse d'une « civilisation du châtaignier ». L'arbre à pain est considéré comme la première ressource alimentaire de l'île, apparaissait comme un élément stratégique.


             Cependant, elle a été maltraitée, négligée, jusque il y a quelques années où un Syndicat de castaneiculteurs a pris le problème à bras le corps : le problème reste avant tout la sauvegarde de la châtaigneraie et des savoirs faire ancestraux qui ont fait le renom de la farine corse ainsi que la valorisation économique et la protection du patrimoine.

La production castanéicole actuelle est d’environ 250 tonnes de farine de châtaignes soit 1000 tonnes de châtaignes fraîches. (le coefficient de transformation est de 4 kg de châtaigne fraîche pour 1 kg de farine).Ainsi la Corse apparaît comme l’une des premières régions productrices de châtaignes de France côtoyant de près l’Ardèche.
On recense actuellement 34 moulins en activité soit 28 moulins en Haute-Corse et 6 en Corse-du-Sud.

Or, un fléau sous la forme d'un prédateur, le cynips, venu d'Italie où il a déjà ravagé des régions entières. A aujourd'hui atteint la Corse et certaines régions rurales, faisant peser une menace extrême sur la vie à court terme de la châtaigneraie.



              Le Cynips est un insecte parasite du châtaignier, une petite guêpe noire en provenance d’Asie. Il est arrivé en Corse il y a peu. Il ravage déjà dramatiquement la châtaigneraie corse. Les vallées de l’île sont progressivement affectées. Les pertes de productions sur les exploitations touchées sont immédiatement énormes, de 80 à 100%,, jusqu'à la mort des arbres. À court terme, toutes les exploitations sont menacées. Le phénomène n’est donc pas à prendre à la légère.

               Le traitement existe : l’introduction du Torymus, insecte prédateur naturel du Cynips. La méthode consiste à effectuer des lâchers de Torymus sinensis au printemps pour réduire le nombre de ravageurs l’année suivante.
Ce prédateur naturel du cynips pond ses œufs au printemps sur les larves du ravageur à l’intérieur des galles nouvellement formées. Il se nourrit de la larve du cynips qu’il tue, réduisant ainsi le nombre d’adultes émergents



              Aujourd’hui la situation est devenu alarmante : les châtaigniers, âgés et ravagés par la maladie, ne fournissent plus assez de fruits pour répondre à une demande en farine qui augmente chaque année. La demande des produits est très supérieure à l’offre. En effet, le niveau de production de farine semble insuffisant au regard de la demande du marché.

2 commentaires:

  1. j'espère que ce voyage vous a était utile, et que ce dernier puisse peut être vous permettre de vous diriger vers une voie professionnelle qui vous attire plus

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  2. Article très intéressant sur la production de châtaigne en Corse. Avez vous vu des BA ?

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